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« Dix ans de dévouement : Réflexion sur une décennie à la FÉMC », un entretien avec Angela Eady

Angela Eady est actuellement coordinatrice du développement des modules à la FÉMC. En octobre de cette année, elle entamera un autre chapitre de sa vie. Dans cet article, Angela revient sur son parcours au sein de la FÉMC et sur les évolutions dont elle a été témoin au cours des dix dernières années.  

Q : Quel a été votre parcours professionnel avant de faire partie de l’équipe de la FÉMC?

J’ai eu un parcours professionnel diversifié, qui incluait la recherche en bibliothéconomie et le travail social. D’abord attirée par la bibliothéconomie en raison de mon admiration pour les bibliothèques publiques, j’ai commencé mon parcours à McMaster, où j’ai contribué à l’élaboration de lignes directrices pour la pratique des soins en cancérologie. À ce titre, j’ai mené des recherches et rédigé un guide sur la production de rapports fondés sur des données probantes. L’expérience a été enrichissante, avec de nombreuses possibilités de mentorat et d’apprentissage.

Ma passion pour l’écriture et la santé mentale m’a amenée à l’unité de recherche sur l’information en matière de santé, où j’ai partagé mon temps entre cette unité et le groupe de soins en cancérologie. J’ai fini par me consacrer entièrement à la première, où j’ai passé plus d’une décennie à évaluer la documentation et à rédiger des articles pour des revues fondées sur des données probantes. En collaboration avec des bibliothécaires chevronnés, j’ai codirigé des ateliers pour des professionnels de la santé en Amérique du Nord, en approfondissant les techniques de recherche d’études.

Plus tard, j’ai assumé un rôle de leadership en supervisant une revue sur la santé mentale publiée par le BMJ. Malgré son succès, des restrictions budgétaires ont entraîné la résiliation de notre contrat. Alors que j’ai profité de cette expérience, mon intérêt pour la santé mentale a persisté, ce qui m’a incitée à poursuivre une maîtrise en travail social à l’université de Toronto. Durant cette période, je me suis consacrée à la recherche sur le stigmatisme lié au VIH, ce qui m’a permis de concilier mes compétences à mes passions.

Q : Qu’est-ce qui vous a amenée à la FÉMC? 

Vers 2015, j’ai reçu une invitation à participer à la fête de départ à la retraite d’un ancien collègue de l’unité de recherche sur l’information en matière de santé. En entrant dans la salle, j’ai eu l’impression que je n’étais jamais partie. J’ai réalisé à quel point ce travail me manquait et à quel point il me convenait comparativement à ma période en travail social. J’ai donc décidé de me réengager dans ce domaine. J’ai continué à travailler comme pigiste grâce à mes connaissances dans mon ancien travail. Il s’agissait de tâches telles que la recherche documentaire et la rédaction, que j’ai effectuées pendant environ six mois.

Lors de la fête du départ à la retraite, j’ai repris contact avec mon ancien directeur, qui m’a proposé ses services de référence et de m’informer sur les possibilités d’emploi. C’est toutefois une annonce pour un poste au sein de la FÉMC qui a suscité mon intérêt. Ils recherchaient une personne pour se concentrer sur la rédaction de modules, ce qui m’a tout de suite attirée.

Au départ, j’ai été chargée de développer deux modules par an et de gérer l’infolettre. Nous avions pour objectif d’avoir 14 modules en rotation, ce qui permettait de garantir un flux régulier de contenu à tous les stades du développement et minimiser ainsi les retards possibles.

Q : Comment votre travail au sein de la FÉMC a-t-il évolué au fil du temps?

Au début, nos interactions se faisaient principalement en personne, à l’exception de nos tables rondes, qui se déroulaient par le biais de conférences téléphoniques. Aujourd’hui, avec la transition aux réunions virtuelles sur des plateformes comme Zoom, l’atmosphère est sensiblement différente, ce qui permet une meilleure connexion par le contact visuel, même si c’est virtuellement.

À l’époque, nos procédures reposaient davantage sur des essais et des erreurs. Mon expérience antérieure en matière de rédaction et de recherche à l’unité de recherche sur l’information en matière de santé s’est avérée inestimable pour relever ces défis. La collaboration étroite avec des équipes similaires reste essentielle, surtout lorsqu’il s’agit de collaborer avec des auteurs et des rédacteurs qui apportent une expertise clinique qui complète nos compétences en matière de rédaction et de recherche.

Dans mon rôle précédent, nous nous concentrions sur des études de recherche de grande qualité, avec des critères stricts guidant notre processus de sélection. En revanche, ma fonction actuelle me permet d’approfondir des sujets spécifiques liés aux soins primaires, en me confrontant souvent à des données moins probantes et en gérant des zones d’ombre. Malgré les difficultés, ce changement a été à la fois stimulant et instructif, car il m’a permis de mieux comprendre le domaine des soins primaires.

Mon rôle a connu plusieurs transitions : j’ai commencé à temps partiel, puis j’ai travaillé quatre jours par semaine, avant de revenir à trois jours. Cette décision a été influencée par divers facteurs, notamment des considérations personnelles et le désir de faciliter l’intégration de nouveaux talents dans l’équipe, afin d’assurer sa viabilité à long terme.

Q : Quels sont les facteurs qui ont le plus contribué à votre satisfaction et à votre longévité au sein de l’organisation, en particulier en ce qui concerne votre rôle dans le développement des modules? 

L’essence même de la fidélité à une organisation réside dans la qualité des personnes avec lesquelles vous travaillez et dans l’expérience d’apprentissage continu qu’elle vous offre. En ce qui concerne plus particulièrement le développement de modules, le travail reste intéressant en raison de sa nature dynamique. Chaque module présente des défis uniques, ce qui assure la diversité de nos tâches. Même si on a l’impression de nous concentrer sur un seul module pendant une longue période, nous avons généralement plusieurs projets en cours simultanément, ce qui maintient un niveau de diversité dans notre travail.

En outre, les relations de soutien et de cordialité au sein de l’équipe de développement de module contribuent de manière significative à la satisfaction générale du travail. Le fait d’être témoin des défis auxquels sont confrontés les médecins de famille, qui sont aux premières lignes du système de soins de santé, a renforcé le respect que j’ai pour eux. La participation à des tables rondes m’ont permis d’être à l’écoute de leurs expériences, des immenses responsabilités qu’ils assument et des contraintes de ressources qu’ils doivent surmonter. Savoir que notre travail contribue directement à leur formation continue et les aide dans leur pratique est vraiment satisfaisant.

Ce qui est particulièrement fascinant, c’est de se rendre compte que toutes les questions n’ont pas de réponses claires dans la documentation, ce qui met en jeu l’expérience clinique. Cela s’est avéré évident dans notre processus d’élaboration des modules, où les contraintes pratiques se heurtent souvent aux meilleures pratiques théoriques. Apprendre à équilibrer ces facteurs et à faire en sorte que les modules restent applicables a été une courbe d’apprentissage importante pour moi. Il est devenu impératif de simplifier les concepts complexes et de se concentrer sur les implications pratiques, car les cliniciens accordent la priorité à l’efficacité dans leur pratique.

Outre le développement des modules, un autre aspect de mon rôle consiste à gérer l’infolettre qui permet d’informer les cliniciens sur les nouvelles données qui peuvent survenir après la publication du module, et de s’assurer qu’ils ont accès aux informations les plus récentes.

Q : Que pensez-vous que vous réserve l’avenir?

Il y a environ huit ans, j’ai reçu une paire de jumelles pour mon anniversaire et, depuis, je suis de plus en plus captivée par le monde naturel. Ce nouvel intérêt a suscité une profonde curiosité et une grande admiration pour les merveilles de la nature, ce qui m’a amenée à un fascinant voyage d’exploration. J’ai exploré divers aspects de la faune et de la flore sauvages et de la protection de l’environnement, chaque découverte étant à la fois captivante et inspirante.

Alors que je continue à m’immerger dans ce domaine, je suis impatiente d’approfondir mon apprentissage et de contribuer aux efforts de conservation en faisant du bénévolat auprès d’organisations qui se consacrent à la protection de nos écosystèmes naturels. En outre, j’envisage de fusionner ma passion pour la nature avec l’éducation, en collaborant éventuellement avec mon conjoint, qui est enseignant au secondaire, pour développer des initiatives éducatives axées sur la sensibilisation à l’environnement et la protection. Compte tenu des défis actuels auxquels est confrontée notre planète, je me sens obligée d’apporter ma contribution à la sauvegarde et à l’enrichissement de notre monde naturel.