Ménopause — Pas juste une question d’hormones
Les traitements non hormonaux sont des options de deuxième intention utiles pour soulager les bouffées de chaleur pour les patientes présentant des contre-indications ou qui ne souhaitent pas prendre d’hormonothérapie.
Médicaments
L’article Turn Down The Heat de Tools for Practice de 2023 offre un résumé des médicaments non hormonaux visant à soulager les symptômes vasomoteurs de la ménopause1. (Footnote?)
Le sommaire des données probantes corrobore les médicaments énumérés dans les module sur la ménopause publié en 2022. Les nombres nécessaires pour traiter (NNT) permettant d’obtenir des réductions de ≥ 50 % du nombre de bouffées de chaleur après 12 semaines étaient les suivants :
- Gabapentine : 8
- Desvenlafaxine : 4 à 5
- ISRS : 6 à 9 après 8–12 semaines pour la paroxétine ou l’escitalopram
Remarque : il n’y avait pas de différence entre la fluoxétine et le citalopram et le placebo.
Conclusion
Après 12 semaines, les ISRS/IRSN ou la gabapentine peuvent améliorer les symptômes vasomoteurs de la ménopause avec des nombres nécessaires pour traiter relativement faibles. Autrement dit : en moyenne, 15 femmes de plus sur 100 obtenaient une réduction de ≥ 50 % des bouffées de chaleur après un traitement par ISRS/IRSN ou par gabapentine (comparativement au placebo).
Traitement cognitivo-comportemental (TCC)
Un article du BMJ mentionne que les nouvelles lignes directrices NICE sur le diagnostic et la prise en charge de la ménopause incluent le TCC comme appoint ou option de rechange pour le traitement des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des symptômes de dépression ou des troubles du sommeil.
Les données probantes indiquent que le TCC était surtout bénéfique pour aider à composer avec les symptômes vasomoteurs. Le TCC a également eu un effet positif sur les diverses mesures des troubles du sommeil liés à la ménopause. La version finale des lignes directrices devrait être publiée en mai 2024.
Médicaments pour le THADA — Effets sur le cœur
Le module THADA chez les adultes publié en 2023 mentionne la nécessité d’effectuer une étude plus poussée sur les effets cardiovasculaires à plus long terme des médicaments pour le THADA. Une étude cas-témoins emboîtés récente et de plus grande envergure (n=278 027 personnes avec THADA dans la cohorte) menée en Suède portait sur le risque à long terme de MCV chez des personnes âgées de 6 à 65 ans recevant des médicaments contre le THADA. Dans la cohorte totale, 10 338 personnes présentant un THADA et une MCV (les cas) et 51 672 personnes présentant un THADA sans MCV ont été sélectionnées à titre de témoins. Aucun sujet ne présentait de MCV au début de l’étude, et la proportion d’exposition cumulative au médicament a été déterminée.
Comparativement aux patients atteints de THADA qui ne recevaient pas de médicament, une utilisation médicamenteuse cumulative prolongée a été associée à un risque accru de MCV, en particulier l’hypertension et la maladie artérielle. Dans l’ensemble, l’étude a observé pour chaque année d’utilisation de médicaments contre le THADA, une augmentation de 4 % du risque de MCV. Des tendances semblables ont été constatées chez les sujets âgés de moins de 25 ans et chez ceux de 25 ans et plus.
Conclusion
Il serait donc important de surveiller régulièrement les risques, signes et symptômes de maladie cardiovasculaire durant le traitement du THADA.
Dysfonction érectile — Avantages de l’exercice
Une revue systématique et méta-analyse (11 essais contrôlés randomisés, n=1 147) publiée en 2023 a conclu que l’exercice aérobique améliorait la dysfonction érectile d’environ 3 points sur une échelle d’évaluation. Sur cette échelle, la différence minimum importante sur le plan clinique est considérée comme étant de 2 points. L’effet était le plus prononcé chez les hommes présentant une dysfonction érectile plus sévère (jusqu’à 5 points). Le fait que certains participants prenaient un inhibiteur de la PDE5 n’a pas eu d’incidence sur le bienfait du traitement.
Des améliorations typiques sur cette même échelle observées dans le cadre d’une revue d’ensemble sont de 2 points pour le traitement par testostérone, de 4 points pour le traitement par ondes de choc, et de 4 à 8 points pour les IPDE5.
Conclusion
Le module Santé masculine : déficit en testostérone et dysfonction érectile publié en 2020 fait mention du manque d’exercice à titre de facteur de risque de dysfonction érectile. Les patients devraient donc être avisés que l’exercice aérobique peut améliorer leur dysfonction érectile.