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« Soins de qualité, esprits en santé : Favoriser le mieux-être des médecins et l’amélioration de la pratique » – Un entretien avec la Dre Lori Teeple, rédactrice médicale

La Dre Teeple est un médecin de famille qui a travaillé pendant plus de 25 ans dans de multiples contextes cliniques et universitaires, allant des soins tertiaires aux zones rurales/éloignées. Elle est titulaire d’une bourse d’enseignement et a remporté de nombreux prix d’enseignement au cours de sa carrière en tant que professeure agrégée à l’Université Western. Elle a été éducatrice nationale en soins palliatifs et a occupé de nombreux postes de direction au sein de la Fondation pour l’éducation médicale continue (FÉMC), en plus de son travail de consultante en soins palliatifs dans le sud-ouest de l’Ontario.

Q: Votre travail était consacré en grande partie à l’évaluation et à l’éducation au sein de la FÉMC. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet?

J’ai commencé à travailler avec la Fondation en tant qu’auteur de modules adaptés à la médecine d’urgence. Il y avait un réel besoin d’apprentissage en petits groupes dans ce domaine, et la FÉMC m’a soutenue dans la rédaction et la facilitation de ces modules. Au fil du temps, je suis devenue rédactrice en chef et j’ai exercé cette fonction pendant une dizaine d’années avant de devenir codirectrice du développement des modules aux côtés de Liz Shaw. Ce rôle incluait la révision, la planification des programmes d’études et le développement des programmes.

Au cours des trois dernières années, je me suis orientée vers l’amélioration de la pratique et de la qualité. Étant donné que j’ai délaissé la pratique clinique depuis environ cinq ans, la rédaction de modules cliniques était moins pertinente. J’ai donc préféré me concentrer sur les méthodologies d’amélioration de la qualité qui aident les prestataires de soins primaires – médecins, infirmières praticiennes et autres – à intégrer ces principes dans leur pratique. Alors que beaucoup se sont engagés dans l’amélioration de la qualité de manière informelle pendant des années, les organismes d’accréditation mettent désormais l’accent sur son intégration formelle. La FÉMC a contribué à favoriser cette évolution par le biais de projets structurés et d’apprentissage en petits groupes.

Mon expérience en tant que chef du personnel et vice-présidente des services médicaux dans un hôpital de l’Ontario m’a aidée à me préparer à ce travail. Il y a près de 20 ans, l’Institut pour l’amélioration des soins de santé (Institute for Healthcare Improvement) a grandement favorisé l’amélioration de la qualité dans les hôpitaux canadiens. Cette expérience m’a permis d’acquérir une expertise dans ce domaine, que j’applique aujourd’hui à la formation et à l’amélioration de la pratique avec la FÉMC.

Q: Le modèle d’apprentissage en petits groupes de la FÉMC est considéré comme offrant un environnement sécuritaire pour les médecins. Comment entrevoyez-vous cet impact?

L’apprentissage en petits groupes offre un environnement unique où les cliniciens se sentent en sécurité pour discuter des défis, y compris des erreurs. Cette culture de la franchise n’est pas le fruit du hasard : elle fait partie intégrante de l’approche de la FÉMC, depuis l’administration jusqu’à l’élaboration des programmes.

Nous n’avons pas mené d’études formelles établissant un lien entre la participation à des petits groupes et la réduction de l’épuisement professionnel des médecins, mais d’après mon expérience, je pense qu’elle joue un rôle important dans le soutien du bien-être. Le soutien des collègues et l’apprentissage partagé créent un sentiment de communauté, ce qui est essentiel dans une profession exigeante comme la médecine.

Q: Vous faites allusion à un module sur le bien-être des médecins qui a eu un impact significatif. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?

Le module sur le bien-être a été l’un des projets les plus gratifiants sur lesquels j’ai travaillé. Il a été rédigé en collaboration avec la Dre Jill Bailey, une psychothérapeute généraliste exceptionnelle. Nous avons mis au point des sessions en petits groupes qui se sont déroulées sur six semaines, et les réactions ont été incroyables. Les médecins nous ont dit que cela avait changé leur pratique et même leur vie personnelle. Un participant a déclaré que les discussions avaient sauvé son mariage. Un autre a réalisé qu’il n’était pas nécessaire de travailler de 7 heures à 18 heures tous les jours et s’est fixé un horaire plus sain.

Ce module a souligné l’importance du soutien par les pairs en médecine. Il a fourni des outils pratiques pour gérer le stress, fixer des limites et donner la priorité au bien-être. La FÉMC continue de s’appuyer sur ce travail en lançant de nouvelles initiatives d’amélioration de la pratique.

Q: Que retenez-vous spécialement de vos 25 ans au sein de la FÉMC?

Ce fut un privilège de travailler avec une équipe aussi dévouée. Le personnel, des coordinateurs de modules aux professionnels de l’administration, apporte un niveau d’excellence qui est une source d’inspiration. Les auteurs, les rédacteurs et la direction de la FÉMC ont créé un environnement d’apprentissage et d’inclusion unique en son genre.

L’une des qualités qui définissent la FÉMC est son état d’esprit axé sur la croissance. De nombreuses institutions médicales fonctionnent avec un état d’esprit fixe – c’est ainsi que les choses ont toujours été faites, et le changement est considéré comme un risque. La FÉMC, en revanche, encourage l’apprentissage. Les erreurs ne sont pas considérées comme des échecs, mais comme des occasions de s’améliorer. Cette attitude imprègne l’organisation depuis des décennies. L’accent est toujours mis sur la manière dont nous pouvons perfectionner nos programmes et améliorer les possibilités d’apprentissage. Cet engagement collectif en faveur de l’excellence a rendu mon expérience à la FÉMC profondément satisfaisante.